LES ETUDES LITTÉRAIRES
On traitera ici des lettres en particulier mais aussi des disciplines relevant des sciences humaines, ainsi que des langues, communément rattachées au secteur littéraire.
Pourtant, les écoles et les entreprises ainsi que des secteurs spécifiques s’intéressent de près aux profils littéraires et à leurs qualités : en effet, les étudiants en filières littéraires acquièrent des capacités d’analyse et de synthèse, affinent leur sens critique et leurs facultés rédactionnelles, tout en développant une aisance à l’oral. Le programme de la série littéraire du bac général permet déjà aux lycéens de forger ces outils, si précieux pour les études supérieures et le monde du travail.
« Littéraires, prenez conscience de vos talents ! » ainsi que le martèle Christophe Barbier, journaliste à L’Express vantant leurs qualités d’imagination, leur capacité à prendre du recul par rapport aux événements, leur adaptation, leur maitrise du verbe. Les compétences transversales telles que la capacité d’argumentation, de synthèse de documents, les qualités de contextualisation, intéressent les employeurs.
C’est aussi leur méthodologie très rigoureuse qui est recherchée dans les entreprises, et les employeurs apprécient leur capacité à mobiliser leur savoir dans des domaines concrets. Ils sont aussi appréciés pour le regard nouveau et moins formaté qu’ils apportent par rapport aux diplômés de filières commerciales. Un patron note avantageusement que la diversité des profils crée l’innovation.
Enfin, ils ont souvent développé des facultés d’autonomie, de curiosité, une culture générale, une aptitude à rechercher des informations, à rédiger, ainsi qu’une capacité à établir des relations humaines, et une sensibilité à des phénomènes complexes (grâce au maniement de la philosophie).
C’est pourquoi, une véritable entreprise de revalorisation est en cours pour réhabiliter les études littéraires.
» Face à la complexité croissante des défis que doivent relever les équipes au sein de nos entreprises, nous avons décidé d’encourager la pluridisciplinarité, car elle permet d’apporter des solutions et des idées nouvelles », explique Bernard Deforge, associé chez PricewaterhouseCoopers, groupe d’audit à l’origine du projet Phénix. « Nous constatons que les profils littéraires sont très présents dans les organigrammes des grandes sociétés anglo-saxonnes. Pourquoi y aurait-il une exception en France ?
Il y a toujours eu des littéraires dans les entreprises, mais aujourd’hui la tendance se renforce. »
(le projet Phénix : à l’initiative de PricewaterhouseCoopers, et avec l’appui du MEDEF, une charte est signée en 2007 entre des universités, l’association étudiante TNT – Confédération étudiante et sept grandes entreprises françaises pour embaucher des diplômés d’études littéraires et sciences humaines)
(un autre dispositif promouvant les littéraires “Etudiants de lettres et de sciences humaines en alternance” (Elsa), créé par Sciences Po et le Cnam est accessible en fin de licence)
« La philo, ça sert à quoi ? » Laurent Pendarias : « On pourrait répondre que la philosophie aide à réfléchir, qu’elle permet de comprendre le monde, qu’elle aide l’esprit à échapper aux dogmatismes mais, concrètement, la philosophie sert à autre chose. La philosophie fait gagner de l’argent ! Oui. En bon sophiste il est temps de dévoiler une effroyable vérité sur notre discipline : la philosophie peut conduire à un métier et (pire !) à un gros salaire ! D’abord, commençons par anéantir ce préjugé : « la philo ne conduit à rien ». Balivernes ! La philo conduit à tout. » http://laurentpendarias.com/2011/09/que-faire-avec-un-diplome-de-philosophe/
Quelle que soit la filière choisie, les études de lettres sont généralement longues : la poursuite jusqu’à Bac+5 est de coutume.
Les débouchés du secteur Lettres
Les étudiants en lettres ne se destinent pas tous au professorat !
Si l’enseignement primaire, secondaire et supérieur reste certes, l’un des principaux débouchés, les études de lettres conduisent également aux concours administratifs, aux secteurs de la communication, l’édition, les ressources humaines, la documentation ou encore le journalisme. Les sciences du langage mènent aux métiers de la communication, mais sont aussi un bon bagage pour passer les concours d’orthophonie. Il faut encore citer les métiers de la médiation culturelle, ou le développement et la protection du patrimoine culturel, le tourisme, la traduction et l’interprétariat, et les écoles de commerce, les IEP, le marketing, la gestion et l’économie (licence AES, les IAE, pour les bons en maths), l’ensemble des sciences humaines (histoire, philosophie, géographie, sociologie).
Une autre formation ouverte aux bacs L : la psychologie mais la filière enregistre de nombreux abandons en cours de route : attention, le cursus est exigeant, et demande de bons résultats dans les matières scientifiques (beaucoup de statistiques).
Enfin le droit est un débouché important du bac L.
La filière littéraire ouvre donc de nombreuses voies, contrairement aux idées reçues !!!
Pour illustrer ce propos, on se reportera à l’intervention d’un professeur de lettres d’un grand lycée, lors d’une présentation des études en Hypokhâgne et Khâgne avec le témoignage d’anciens élèves : « La diversité des parcours représentés ce soir le monte à l’évidence : il n’y a pas de métiers littéraires. A part médecin et ingénieur, les « littéraires » peuvent tout faire. Voici 7 jeunes venus témoigner ce soir : un promoteur immobilier, une journaliste à France Télévisions, un professeur d’histoire-géo, une consultante en marketing digital, un enseignant-chercheur, une responsable de gestion de projets éducatifs et une future directrice d’hôpital. Preuve qu’on peut tout faire avec des études littéraires. » (Mr. Bourgeois, CMD)
- « Mes études m’ont donné une manière de travailler, d’envisager une situation, de m’approprier un sujet que beaucoup d’autres n’ont pas dans le monde professionnel »
- « Ma force argumentative et ma capacité à m’exprimer, je les ai acquises dans mes études littéraires »
- « Savoir résumer ce que dit un texte dit, ça fait fureur dans le monde d’aujourd’hui »
- « Les littéraires sont des bons managers car ils ont cette attention aux autres, au langage, à la justesse des mots et des situations »
Si l’on parle en termes de métiers, les études littéraires peuvent conduire à de nombreux métiers, d’après la documentation du CIOsup :
- CULTURE ET PATRIMOINE : de la médiation culturelle à la conservation du patrimoine, en passant par l’administration et la gestion de lieux culturels, ou encore l’élaboration et la promotion d’évènements, la palette de métiers offerte dans le secteur reflète sa richesse : guide conférencier, animateur, conservateur, architecte, management culturel, directeurs de manifestations, attachés de presse, conseillers en développement culturels et directeurs des affaires culturelles dans les Drac (directions régionales de l’action culturelle), directeur de centre culturel, médiateurs culturels. Commissaire-priseur, archiviste, archéologue, …
- TOURISME : guide, conférencier, coordinateur de l’action touristique locale et du développement durable des territoires, responsable d’agence de tourisme
- ENSEIGNEMENT : formateur, responsable pédagogique, CPE, enseignant-chercheur, professeur des écoles, du secondaire, du supérieur
- COMMUNICATION : directeur de la communication, chef de publicité, concepteur-rédacteur, attaché de presse (relations avec les journalistes), chargé de relations publiques (organisation d’événements, de conférences…), chargé de communication interne en entreprise (relations avec les partenaires sociaux), de la communication financière (relations avec les actionnaires et la presse économique), du « B to B » (relations avec les annonceurs), journaliste d’entreprise, webmestre (informations sur papier ou sur Internet), directeur artistique et graphiste chargés de l’identité visuelle (logo), publicitaires, webdesigner, maquettiste
- JOURNALISME : pigiste, rédacteur en chef, secrétaire de rédaction, journaliste, reporter
- SOCIAL : animateur socio-culturel, conseiller en emploi et insertion professionnelle, éducateur spécialisé, administrateur de mission.
- AMENAGEMENT : urbaniste, chargé d’étude en aménagement, conseiller en développement local
- RELATIONS INTERNATIONALES : analyste-risques pays, chargé de veille en intelligence économique ou stratégique, attaché d’ambassade
- METIERS DE L’EDITION ET DU LIVRE : Conservateur de bibliothèques, bibliothécaire, documentaliste, éditeur, libraire, secrétaire d’édition, responsable d’édition, cyber documentaliste, chef de projet multimédia, directeur artistique, éditeur, façonnier des industries graphiques, opérateur prépresse, relieur, graphiste, iconographe, maquettiste, libraire…
- RESSOURCES HUMAINES : assistant de direction, assistant ressources humaines, attaché territorial, attaché d’administration centrale, consultant en recrutement
- TRADUCTEUR, INTERPRETE
- ORTHOPHONISTE
- MULTIMEDIA : webmaster, développeur multimédia, chef de projet informatique, ingénieur commercial, technicien/ingénieur réseau, consultant internet, infographiste
- CINEMA : vers les écoles spécialisées Louis Lumière, Fémis, etc…